Maïa SCHEIDECKER
Sculptrice et plasticienne
Latitudes 47,11 et 43,9
DNSEP Beaux-Arts de Paris, 2014
Master 1 Arts Plastiques, Université de Rennes 2, 2009
Erasmus Accademia delle Belle Arti di Brera, 2009
Contact
Ma pratique est née d’une fascination pour la sculpture classique et pour le savoir faire des métiers d’arts.
Privilégiant des matériaux bruts, je passe de la terre au marbre, du bronze à l’herbe, du plâtre aux cagettes de bois, j’opère des mélanges en alliant maîtrise technique et économie de moyens.
SITE / ARCHITECTURE ET PAYSAGE
Le paysage et l’architecture sont des données structurantes de mon travail qui parle des relations que l’homme entretient avec la nature et questionne son rapport avec son environnement.
Les notions de vide et de plein, d’absence et de présence, d’accumulation et de dispersion ont été des moyens pour mettre en place un travail de construction à base de matériaux naturels plus ou moins travaillés, récupérés, détournés, parfois ajoutés à des éléments déjà existants pour créer une sculpture hybride dont le but est souvent de créer des liens.
Je pense en dessin et m’exprime en volume mais j’utilise aussi le texte et la photographie.
OBSERVATION et DÉPLACEMENT
Ma démarche consiste en un maximum d’observation et de ressentis du contexte qui m’entoure.
Mon travail propose un espace des possibles, il se veut être un témoignage et un questionnement sur le site mais aussi une propulsion vers l’avenir tentant des combinaisons formelles et des rencontres de matériaux dans des dialogues jusque là inexplorés, souvent fragiles et bancales qui se revendiquent comme tel afin de faire advenir la précarité comme le point d’équilibre et de mouvement nécessaire au non-enfermement du discours et des formes.
Les aller-retours entre villes et campagnes et les changements de positions et donc de points de vues et d’échelles, c’est a dire une sorte de nomadisme, me permettent de garder une distance suffisante sur le réel et de pouvoir le traverser tout en restant attentive aux formes de communautarismes et de retranchements.
ATTITUDE
Il en résulte souvent un traitement de ces données, une fois ingurgitées et digérées qui se manifeste par une forme.
Être artiste serait alors une attitude ou un positionnement allié à une recherche, qui doit, pour que l’artiste existe parmi le monde matériel et tangible se traduire par une forme.
Maïa Scheidecker nous invite sans cesse à prendre la fuite et retrouver le chemin de la nature. Des résines transparentes incrustées de pigment se chargent d’évoquer la mer, alors qu’avec 1m2 de terre, un triptyque photo, on est face à un prélèvement de gazon comme d’autres découperaient la moquette. Comme un état de survie. Un dernier jour de Printemps procure le même sentiment : cette cabine de bois à roulettes permet grâce à deux œilletons d’observer le carré de gazon à l’intérieur sur lequel un trèfle à quatre feuilles se dresse tel un gardien de la nature …
Le bois brut, le marbre de Carrare, la pierre, la terre, la cire, la terre sont autant de matériaux dans lesquels le corps, les gestes et l’être inscrivent leur empreinte sensuelle, laissent une trace … Pour s’inscrire dans le réel, sa réflexion se nourrit toujours du contexte. Alors qu’à la ville, des armées de tours Eiffel évoquent La Houle, à Bussy-Saint-Georges sur un étang entouré d’habitations récentes, elle réalise une pièce éphémère, Homeland Pond, une maison témoin conçue à partir de fragiles cagettes et spécialement pour les canards.
— Anaïd Demir, Catalogue des diplômés des Beaux-Arts de Paris 2014